La crise sanitaire du Covid-19 devrait selon les prévisions d’un rapport de la FAO publié en juin, réduire les échanges mondiaux de produits laitiers de 4,1% en 2020 pour se situer à 74 M TEL (- 3M TEL par rapport à 2019), soit la plus forte contraction annuelle enregistrée depuis trois décennies.

Ces prévisions négatives résultent principalement de la baisse des importations de la Chine, de l’Algérie, de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, du Vietnam et du Mexique suite aux mesures de confinement, aux fermetures des frontières, aux problématiques logistiques et à la chute du cours du Brent.

Le recul de la demande mondiale aura pour conséquence une baisse des exportations en provenance de l’Union Européenne, du Royaume-Uni, de la Nouvelle Zélande, des Emirats Arabes Unis et de l’Uruguay tandis que celles des USA et de l’Argentine pourraient légèrement augmenter. La contraction des importations jumelée à la hausse des stocks de produits de laitiers dans les principaux bassins exportateurs explique la tendance baissière observée en ce début d’année sur les cours des produits laitiers.

Cette année, les exportations de produits laitiers de l’UE 28 devraient chuter de 7,4%, dû entre autres à la restriction de la demande de lait en poudre pour les pays du Moyen Orient qui font figure de marché clef pour ce type de produit. La plupart des pays de cette zone géographique ont vu leurs ressources budgétaires être impactées par la baisse du prix du baril de pétrole.

La baisse de la demande asiatique et notamment chinoise devrait quant à elle diminuer les exportations néo-zélandaises en volume de 5,3%.

Pour les Emirats Arabes Unis et l’Oman, le constat baissier devrait être le même suite au recul de la demande des pays voisins.

Au niveau des exportations mondiales, il est attendu que la poudre de lait et le beurre soient les principaux produits laitiers affectés tandis que les autres gammes de produits devraient rester stable voire augmenter (prévisions de + 0,5% pour le fromage soutenu par la demande asiatique).

Ainsi pour 2020 les exportations de lait entier en poudre devraient chuter de 7% après deux années de croissance consécutives, celles de la poudre de lait écrémé et du beurre devrait reculer respectivement de 8% et 6%.

Au vu de l’ensemble de ces prévisions, la demande mondiale devrait par conséquent rester contenue dans les prochains mois et la pression sur les cotations de produits laitiers se poursuivre.


Source : Milk and milk products. In Food Outlook June 2020 - FAO