La Corée fait partie, depuis 2018, des pays peuplés de plus de 50 M d’habitants et ayant un PIB par habitant supérieur à 30 000 USD. Membre de l’OCDE et du G20, la Corée était en 2021 la 10ème économie mondiale. La résilience de l’économie coréenne et son marché intérieur dynamique, ainsi que le plan de relance « Korean New Deal » couplé à un environnement des affaires attractif, font de la Corée une plateforme régionale adaptée pour rayonner en Asie du Nord-Est.

Le marché coréen de la viande

La Corée du sud n’échappe pas à la tendance que l’on observe dans la quasi-totalité des pays industrialisés, à savoir que l’on consomme de plus en plus de viande. Le pays a connu une montée en flèche de la consommation moyenne de viande par personne et par an qui est passée de 11,3 kg en 1980 à 59,2 kg/habitant/an en 2021.

Cette tendance se retrouve dans les importations coréennes puisque la valeur totale de viande et de charcuterie importées par la Corée du sud a connu une nette augmentation sur ces 5 dernières années avec plus de 4 Mds EUR d’importation en 2017 contre 5,3 Mds EUR en 2021 soit une augmentation de 23,57%. Si le porc reste la viande la plus consommée dans le pays les importations sud coréennes de produits carnés sont dominées par la viande bovine qui représente à elle seule plus de 59,51% de la valeur des importations totales de viandes qui étaient de 2,89 Mds EUR pour 2021.

En 2017, la part de la viande de porc représentait 33,32% des importations sud-coréenne de viande. Cette part passe à 27,3% en 2021 et s’explique en partie par l’augmentation totale des importations de viande et l’augmentation relative de la valeur des viandes bovines (1,54 Mds EUR en 2017 contre 3,2 Mds EUR en 2021). Les importations de viande de porc en 2021 représentent plus de 100 M EUR supplémentaire à celles de 2017.

Au niveau local, les principaux acteurs pour le marché de la viande et charcuterie sont en valeur CJ Cheiljedang Corporation (32,7 % de PdM), Lotte Food Co (12,1 %), Dongwon F&B Co (9,9 %), Daesang Corp (6,5 %) et Harim (5,6 %). La viande de bœuf locale (race : Hanwoo) et le porc noir de Jeju sont très réputés et considérés haut de gamme. Les coréens font confiance et ont une préférence pour la production nationale, même si celle-ci est près de 2 fois plus onéreuse. 

Le positionnement de l’offre française

Dans le domaine des viandes et des charcuteries les 5 principaux fournisseurs de la Corée du sud en 2021 sont les Etats Unis (43,6%), l’Australie (24,81%), l’Espagne (6,5%) le Brésil (3,83%) et le Canada (3,32%). Le bœuf provient à 58,9 % des États-Unis, suivi par l’Australie avec 35,3 % en valeur. La volaille est majoritairement originaire du Brésil (82,8 % de PdM en valeur). Le porc importé, quant à lui, est majoritairement américain (26,1 % de PdM en valeur) et espagnol (23 %). 

La France arrive en 13ème position et représente 0,79% de la valeur des importations coréennes de produits carnés. Cependant les exportations françaises de viandes en Corée du sud ont connu une nette amélioration sur les 5 dernières années, elles s’élevaient à 29,7 M EUR en 2017 contre 43,3 M EUR en 2021 soit une augmentation de 39,25% sur les cinq dernières années ! Les principaux produits exportés par la France en 2021 sont les viandes de l'espèce porcine congelées avec plus de 98,5% suivies des jambons, épaules et leurs morceaux avec 1,28%. Pour les volailles les morceaux et abats comestibles de coqs et de congelés représentent plus de 99% des exportations françaises.

Des opportunités dans le segment des charcuteries

Les produits français possèdent une image de qualité, premium et raffiné. L’origine France est gage de qualité et reconnue sur le marché. Les produits sont divers et variés néanmoins leur prix est parfois jugé onéreux.

L’augmentation du pouvoir d’achat et l’occidentalisation des modes de consommations entraînent un intérêt pour la charcuterie. La Corée du Sud connait une augmentation du nombre de restaurants, cavistes, produits en ligne premium et point de vente proposant une offre de fromage, charcuterie et vins. Cette tendance est porteuse d’opportunités pour l’offre française notamment dans le segment des charcuteries. Les importations coréennes de charcuterie ont augmenté de plus de 21,38% sur les 5 dernières années avec 2 Mds EUR de charcuteries importées en 2017 contre 2,4 Mds EUR en 2021. Ces chiffres témoignent de l’émergence du marché des charcuteries en Corée du sud. Les entreprises françaises ont bénéficié de cette tendance en 2021 puisqu’elles ont augmenté leurs exportations de charcuterie vers le marché coréens de plus de 171% en comparaison avec l’année 2020. Cependant avec un peu plus de 700 000 EUR de charcuterie exportée pour l’année 2021 la France n’est que le 15ème fournisseur pour ce segment en Corée du sud, il y a donc un véritable marché à conquérir pour les entreprises françaises. A noter que le bœuf français reste interdit en Corée du Sud, mais des négociations avancées sont en cours entre les autorités françaises et coréennes (dénouement possible en 2023).

Pourquoi l’accord de régionalisation avec la Corée du Sud est une bonne nouvelle !

La Corée du Sud et l’UE ont conclu un accord de régionalisation en septembre dernier. Cet accord permet à quatorze pays européens d’exporter de la viande de porc et de volaille en dehors des zones de contamination. La Corée du Sud imposait jusqu’à présent une interdiction totale des importations de viande de porc et de volaille venant des pays de l’UE27 touchés par des épidémies de peste porcine africaine ou de grippe aviaire. Cela permettra aux pays touchés par ce virus de pouvoir continuer à exporter vers la Corée à partir des zones non infectées.

Un point sur l’accord de libre-échange UE Corée du sud

Depuis 2011, l’accord commercial UE-Corée du Sud a supprimé les droits de douane sur presque tous les produits (98,7 %), y compris les produits de la pêche et les produits agricoles. Elle a également supprimé les obstacles non tarifaires aux exportations de produits clés de l’UE vers la Corée du Sud, tels que les automobiles, les produits pharmaceutiques, l’électronique et les produits chimiques. En particulier, les marchés de services de l’UE et de la Corée du Sud se sont largement ouverts aux entreprises et aux investisseurs les uns des autres.

Au cours des cinq premières années de l’accord, les exportations de l’UE vers la Corée du Sud ont augmenté de 55 %, les entreprises européennes ont économisé 2,8 Mds EUR de droits de douane réduits et les échanges de marchandises entre l’UE et la Corée du Sud ont atteint un niveau record de plus de 90 Mds EUR.

Quelques aspects à prendre en compte pour exporter en Corée du sud

Les particularités culturelles et les pratiques commerciales coréennes requièrent de s’appuyer sur un partenaire ou une filiale locale afin d’avoir une approche adaptée auprès de ses clients et prospects, et éviter ainsi les impairs.

Pour comprendre les spécificités commerciales de ce pays et vous aider à faire les bons choix vous retrouverez de l’information très opérationnelle assortie de conseils précieux dans le guide des affaires business France pour la Corée du Sud 2022.

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