Le Royaume d’Arabie Saoudite connaît depuis quelques années un rythme de réformes économiques et sociétales sans précédent dans le cadre de la Vision 2030, qui vise à faire de l’Arabie Saoudite un pôle d’attractivité et d’innovation majeur au Moyen Orient. Pour répondre au défi de l’emploi et émanciper son économie des hydrocarbures, le Royaume développe massivement de nouveaux secteurs tels que le tourisme (pour atteindre 150 millions de visiteurs en 2030), le divertissement et surtout le sport, devenu une clé de voûte pour la mise en œuvre de la Vision 2030. L’Arabie saoudite s’est élancée dans une course effrénée pour devenir un laboratoire de création pour le futur du sport.

 

  1. L’Arabie saoudite, prochain pôle sportif international majeur

L’Arabie saoudite affirme sa position de futur hub sportif international, en accueillant un grand nombre de compétitions mais aussi de joueurs internationaux. Le rachat de joueurs renommés par les principaux clubs de la ligue saoudienne démontre la volonté saoudienne d’attirer les meilleurs talents, de professionnaliser ses athlètes, mettre en lumière la ligue saoudienne et attirer de nouveaux supporteurs, et de promouvoir le sport auprès de la population.

L’Arabie saoudite doit également accueillir de grandes compétitions internationales telles que les Jeux d’hiver asiatiques en 2029, la coupe des clubs FIFA 2023, l’Asian Football Cup masculine en 2027 et la Coupe du Monde de football masculine de 2034. Un accord avec la Fédération espagnole de football a par ailleurs été signé en 2021 pour permettre à l’Arabie d’organiser des matchs de la Super Copa jusque 2029.

Si le football reste le sport national par excellence en Arabie saoudite, les Saoudiens vouent une autre passion pour les sports automobiles. L’Arabie accueille ainsi le Grand prix Formula 1 à Djeddah (3ème édition en 2024), le rallye Dakar, le E-Prix de formula E à Diriyah (6ème édition en 2024), ou encore la course de SUVs électriques Desert X par Extreme E à NEOM. L’équitation est également un sport ancré profondément dans la culture saoudienne, qui organise la Saudi Cup, course la plus cotée du monde (35.35 millions d’euros). Le tennis avec l’organisation des prochaines finales ATP Next Gen jusque 2027, la boxe avec des combats mythiques comme la Battle of Baddest entre Tyson Fury et Francis Ngannou, ou encore le golf, sont aussi en plein développement, notamment sous l'impulsion du fond souverain saoudien (PIF), qui a lancé une filiale SRJ, dédiée aux investissements sportifs.

 

  1. Le sport, un outil indispensable de la Vision 2030 pour diversifier l’économie, propulser le tourisme et améliorer la santé publique

Les autorités souhaitent augmenter la contribution du secteur sportif à 2% du PIB d’ici 2030, contre 0.2% en 2021, en créant un écosystème dynamique et pourvoyeur d’emplois. Le sport pour tous est aussi un élément incontournable du programme Quality of life dont le but est de mettre en place les conditions propices au développement d’une société saine et épanouie. L’ambition est de porter la participation des Saoudiens au sport de 13% en 2016 à 40% d’ici 2030, afin de répondre à des enjeux de santé publique puisque près de 60% de la population souffrent encore d’obésité ou de diabète.

De nombreuses initiatives sont mises en place pour inciter à la pratique du sport : incorporation du sport dans les cursus scolaires, création de parcs avec infrastructures sportives en milieu urbain (300 prévus dans la capitale), évènements grands publics comme les Saudi Games organisés par la fédération Sport pour tous autour de 42 disciplines sur 2 semaines, à l’aube de l’organisation des TAFISA World Games de 2028 en Arabie, et intégration d’une verticale sportive dans tous les mégaprojets développés au travers du pays.

Les mégaprojets comme NEOM (financé à hauteur de 500 Mds USD par le fonds souverain saoudien), Red Sea Global ou encore Qiddiya, ville dédiée au divertissement et aux sports à 40km de Riyadh, sont les vitrines de la Vision 2030 en termes de conditions de vie saines et à la pointe de la modernité, mais aussi de tourisme. Le Royaume entend accueillir 150 millions de visiteurs d’ici 2030, et mise entre autres sur le sport pour mettre en lumière son patrimoine naturel et attirer des touristes régionaux et internationaux. Les infrastructures développées au sein des mégaprojets sont donc à destination des résidents, mais aussi des visiteurs et des athlètes lors des grandes compétitions sportives. C’est par exemple le cas du Saudi Tour (équivalent du Tour de France) à Al Ula.

 

  1. Un Royaume qui se donne les moyens de ses ambitions

Afin de réaliser ces objectifs, l’Arabie saoudite peut s’appuyer sur une population jeune (70% de la population a moins de 35ans), d’une volonté forte des pouvoirs publics, et de ressources financières mises à disposition d’une stratégie bien définie. Près de 694 millions USD ont ainsi été alloués aux fédérations sportives pour soutenir quatre piliers stratégiques au travers de toutes les disciplines : le tourisme sportif et l’accueil de grandes compétitions ; le sport pour tous et en particulier les femmes et les jeunes pour promouvoir des habitudes de vie plus saines et détecter les futurs talents ; la formation des athlètes saoudiens et des métiers du sport ; la bonne gouvernance.

Les infrastructures sont un sujet prioritaire et 2.5 milliards USD vont être investis dans les infrastructures sportives au cours de 5 prochaines années, avec un fort enjeu de durabilité et de flexibilité pour une utilisation optimale et long-terme. Toujours dans le prisme de la Vision 2030 de faire de l’Arabie la prochaine destination sportive internationale, une importance particulière est accordée aux technologies du sport, aux nouveaux concepts et nouveaux sports, permettant d’optimiser les entrainements, diversifier l’expérience du public, et de rendre attrayant et accessible le sport auprès de l’ensemble des Saoudiens.

 

  1. La France, une expérience reconnue et attendue

La France a su nouer un lien étroit avec l’Arabie saoudite et l’expertise française est très appréciée des Saoudiens. Alors que ASO organise déjà le Rallye Dakar et le Saudi Tour, un accord de partenariat a été signé avec la FFF pour développer des programmes pour les entraîneurs nationaux masculins et féminins, et des entreprises françaises sont déjà bien positionnées notamment sur les infrastructures équestres d’Al Ula, site historique saoudien développé en coopération avec l’Agence Française pour le développement d’Al Ula. C’est dans ce cadre que Business France organise les French Sports Days à Riyadh le 15 et 16 janvier 2024, pour former un partenariat franco-saoudien pour le futur du sport.