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Brinder Rault, chef de pôle Art de vivre/ Santé en Inde pour Business France, dispose d'une quinzaine d'années d'expérience au service des entreprises françaises. Durant ces années, elle a piloté diverses missions pour accompagner les dirigeants français sur des problématiques d'analyse de marché ou encore de création de courants d'affaires. Diplômée de l'IAE Paris, elle décrypte pour nous les spécificités du marché indien : « Avec un marché estimé à 600 Mds$, soit 1 % du PIB local, le sport suscite un intérêt croissant en Inde où les institutions se développent rapidement malgré une culture du sport encore faible. Pour permettre au pays d'accélérer son rayonnement sportif au niveau national, le ministère indien a lancé une compagne nommée « Khelo lndio » (jouez Inde) qui vise à créer un réseau de vingt universités et des infrastructures avec un label d'excellence sportive dans lesquelles seront formés plus de 1 000 athlètes bénéficiant d'une bourse. Un programme qui est complété par l'initiative « Making lndia Play » à financement privé mais qui permettra de développer le sport à l'école. »
Surtout reconnue pour le hockey sur gazon et le cricket, l'Inde s'ouvre lentement mais sûrement aux autres disciplines permettant au secteur du sport d'enregistrer année après année, une croissance constante. À ce titre, l'année 2017 fut marquée par des opérations décisives pour l'industrie du sport sur le territoire : les droits de la VIVO IPL (première ligue indienne de Cricket) pour la période 2018-2022 ont été cédés à hauteur de 2,20 Mds d'euros à la chaîne Star lndia. Même bataille pour le sponsor-titre de la ligue puisque la compagnie chinoise de téléphones mobiles VIVO a dû débourser plus de 262 M€ pour conserver son statut de partenaire-titre sur les 5 prochaines années.
Au-delà du cricket, l'Inde a accueilli sa première grande compétition internationale en 2017 avec la Coupe du monde des moins de 17 ans de la FIFA. Le football, qui est justement l'un des sports prioritaires du gouvernement sur le plan amateur avec un programme dédié à favoriser l'accès à la discipline dans plus de 15 000 écoles mais également sur le plan professionnel avec le développement de l'lndian Super League. De son côté, la Fédération de Football All lndia devrait recevoir près de 22 M€ de la part de son sponsor Hero MotoCorp pour conserver ses droits marketing sur 3 ans supplémentaires. Enfin, très investi dans le sport indien, VIVO a également déboursé 35 M€ pour les droits sponsoring et le naming de la ligue professionnelle de kabaddi, un sport rural très populaire en Asie du Sud.
Ces différentes opérations ont permis d'enregistrer un taux de croissance de 20% sur le marché du sponsoring sportif sur le pays. Outre le sponsoring, le secteur du privé joue également son rôle dans le financement du sport puisque la loi indienne prévoit que toute entreprise, dont la valeur nette atteint les 65 M€, dépense au moins 2% du bénéfice net sur trois ans dans des activités spécifiques dont le secteur du sport. Cette même loi concerne également les entreprises ayant un chiffre d'affaires de plus de 120 M€ ou enregistrant un bénéfice net de plus de 650 000 €. Pour compléter ce panorama, il est nécessaire de citer le ski qui est une discipline très appréciée en Inde où se tient chaque année le National Skiing Championship dans l'Uttarakhand. Le pays compte 200 000 skieurs représentés par une délégation lors des Jeux Olympiques d'hiver en 2014.
DES OPPORTUNITÉS GRANDISSANTES
Pour les experts/ conseillers export de Business France, de nombreuses opportunités existent sur le territoire : « En Inde, bien que le sport ne soit pas encore reconnu comme un secteur économique, de nouvelles initiatives telles que l'établissement de différentes Leagues changent le visage et l'identité du sport en Inde. La population la plus jeune du monde, une classe moyenne en pleine croissance, l'augmentation de la consommation de sport en ligne, l'intérêt grandissant des fans via les médias sociaux, l'importance en hausse de la technologie et des données, l'augmentation du nombre de spectateurs, de téléspectateurs et de téléspectateurs ruraux, le parrainage d'autres sports que le cricket ainsi que des initiatives par le nouveau ministre du Sport sont des moteurs principaux de croissance du secteur du sport en Inde. Rajyavardhan Singh Rathore, le charismatique ministre indien du Sport, ancien athlète olympique, prévoit plusieurs actions pour le développement du sport en Inde. L'expertise française reconnue dans le domaine du sport sera la bienvenue en Inde », nous explique Brinder Rault.
Le gouvernement estime de même avoir besoin de plus de 40 000 nouveaux entraîneurs par an mais ne peut en former que 5 000. Le pays recherche également des centres d'excellence et de détection pour former ses talents, des spécialistes du secteur de la nutrition et de la santé ainsi que des experts de la montagne. En effet, malgré les 15 domaines skiables que compte le pays, seules 3 véritables stations existent pour 22 remontées mécaniques.
COLLOQUE FRANCE-INDE SPORTS BUSINESS
Pour soutenir les entreprises françaises de la filière sport désireuses de s'exporter sur ce marché en plein essor, Business France organise un colloque franco-indien qui se tiendra les 26 & 27 novembre prochain à Delhi. Au cœur de l'ambassade de France, cet événement permettra aux entreprises françaises de mettre en avant leur expertise et de développer leurs relations avec les décideurs indiens en plus de découvrir une étude portant sur le secteur du sport en Inde.
La journée du 26 débutera par une intervention du ministère indien du Sport qui dressera un panorama des opportunités du marché. Les entreprises françaises pourront, par la suite, présenter leurs savoir-faire en matière d'organisation d'événements, de marketing sportif, de gestion d'infrastructures et d'équipements sportifs devant une assemblée composée de différentes parties prenantes du sport en Inde parmi lesquels des fédérations, de instituts sportifs, mais également des partenaires privés et publics. Un déjeuner networking prendra place par la suite à l‘ambassade alors que l'après-midi et la journée du 27 seront dédiées aux rendez-vous ciblés entre des entreprises françaises et des sociétés clients/ partenaires potentiels.