Le marché du vrac en France a représenté 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2019, soit une croissance de 41 % sur un an.

« Avec 140 épiceries spécialisées dans la vente en vrac, la France est le premier pays au monde sur ce secteur » annonce le Réseau Vrac. En effet, le vrac qui représentait 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013, a déjà atteint 850 millions en 2018.

Par l’appellation « vrac », il s’agit de tout ce qui concerne le vrac du placard ou des produits secs (céréales, graines, farines et féculents), car le vrac du réfrigérateur (fruits et légumes, poissons, …) a toujours été bien implanté sur le marché agroalimentaire.

Le vrac tel que décrit précédemment reste toutefois un marché de niche, la part de marché n’est effectivement que de 0,75 %, même si le Réseau Vrac espère la porter à 3 % en 2022 » (Terre-net). Mais il est assez prometteur aux vues des évolutions du marché vers la consommation locale et responsable. De plus, même s’il n’y a pas de profil type du consommateur de vrac, il séduit beaucoup les végans et végétariens (ces derniers qui sont en pleine augmentation sur l’ensemble des consommateurs) mais aussi une certaine souche de consommateurs aux revenus plus élevés que la moyenne française.

Madame Renesson (Réseau Vrac) explique que si le vrac a un tel succès en France, c’est également parce qu’il est ancré dans son « ADN culturel ». Il s’inscrit notamment dans la continuité des habitudes de consommation à la française, telles que faire le marché ou consommer local à la pesée.

Par ailleurs, si le vrac connaît un tel succès depuis 5 ans, c’est surtout parce qu’il présente un intérêt pour lutter contre le gaspillage et les déchets. Son coût avantageux est de surcroît un élément non négligeable dans le choix des consommateurs. En effet un certain nombre de boutiques pratiquent des réductions si les consommateurs amènent leurs propres récipients.

Les principaux distributeurs de vrac sont aujourd’hui le réseau Day by Day (59 magasins), les magasins bio (45 %) dont 88 % sont équipés d'un rayon vrac, et enfin les grandes surfaces alimentaires qui occupent les 50 % restants. On ne comptait que « 18 magasins spécialisés dans le vrac en France en 2015, ils sont déjà 340 aujourd’hui, soit une croissance de 50% par an ». Day by Day annonce ainsi que le marché « atteindra 3,5 milliards d’euros d’ici fin 2022 ».

Cependant ce marché présente aussi différents challenges, il suppose de bien assurer la traçabilité des produits, de garantir l’hygiène et de s’assurer de l’exactitude de l’étiquetage. Les grandes chaînes de distribution ne sont également pas trop adaptées au vrac même si elles tendent à s’y intéresser de plus en plus (notamment Franprix).

Enfin, il existe peu de règlementations qui protègent les boutiques souhaitant vendre en vrac. Les boutiques 100% vrac qui souhaiteraient se diriger vers le bio, doivent par exemple adopter à 100% des produits biologiques pour obtenir le label AB (les produits conventionnels et biologiques ne peuvent en effet pas cohabiter dans le vrac). De plus certains produits sont exclus du vrac, c’est le cas de l’huile par exemple (Rungis International).

Pour ce qui est de la fidélisation des consommateurs, « 1,5 % des consommateurs achètent des produits en vrac au moins une fois par mois » (Rungis Marché International), mais « seuls 0,5% des Français sont des consommateurs réguliers de ce type de produits » (Entreprendre). On peut donc en déduire que malgré la forte croissance de la vente en vrac, les principaux défis qui se présentent à elle sont l’augmentation du nombre de consommateurs réguliers, qui engendrera nécessairement la définition d’un cadre juridique plus sécurisant.

(Sources : Réseau Vrac, Day by Day, Terre-net, Entreprendre, Rungis International)