A l’initiative du groupe de réflexion Roundtable, une lettre ouverte signée par plus de 400 personnalités du monde de la mode, a été remise au Premier Ministre Boris Johnson le 2 février dernier. Elle souligne que « l'industrie de la mode et du textile contribue à hauteur de 35 milliards de livres sterling au PIB du Royaume-Uni et emploie près d'un million de personnes » et met en garde « qu’elle risque d’être décimée par l’accord Brexit et la politique actuelle du gouvernement ».

La lettre indique également que l'industrie de la mode contribue "davantage au PIB britannique que les industries de la pêche, de la musique, du cinéma et de l'automobile réunies". Elle fait état des compensations offertes à l'industrie de la pêche : « la pêche contribue autant à l'économie britannique que l'industrie de la mode et du textile de l'Est de Londres, en employant la même main-d'œuvre que celle d'un grand distributeur actuellement en liquidation ».

L’accord, qui a été conclu avec l’Union européenne, « laisse un trou béant là où devrait se trouver la libre circulation des marchandises et des services pour tous les créateurs », estiment les signataires parmi lesquelles les mannequins Twiggy et Yasmin Le Bon.

Soulignant que l'UE représente le plus grand partenaire commercial que ce soit à l'import ou à l'export, le monde de la mode dénonce les retards et la surcharge de formalités administratives imputables aux nouvelles règles. Il demande au gouvernement des mesures de soutien et des allègements fiscaux.

La mode, la musique et nombre d'autres secteurs sont touchés par la nécessité, imposée par la fin de la libre-circulation entre l'UE et le Royaume-Uni, d'obtenir des visas individuels, qui impliquent notamment des coûts supplémentaires.

Plusieurs marques ont déclaré à TheIndustry.fashion que : « l’accord et en particulier les nouvelles dispositions en matière de TVA et les nouvelles règles d'origine (seuls les biens fabriqués principalement au Royaume-Uni ou dans l'UE peuvent circuler librement, ce qui n'est pas le cas pour la plupart des articles de mode), démontrent que le secteur a été absent des négociations et ses préoccupations ignorées ». Ces règles rendent plus onéreux les échanges avec l’UE, les clients se voyant imposer des factures douanières et fiscales inattendues à la réception des marchandises.

Elles demandent également le retour de la détaxe pour les achats des touristes Outre-Manche. La suppression du ‘VAT Retail Export Scheme ‘a pris effet le 1er janvier 2021.

Sources :  The Industry Fashion 03/02/21– Fashion Monitor 03/02/21