L’année 2022 a été marquée par une légère période d’inflexion sur le marché du chocolat, recensant une baisse de 2,5% des ventes en valeur et de 4,5% en volume dans le secteur de la GMS, en comparaison à 2021. Le chiffre d’affaires reste tout de même élevé, dépassant les 3,3 milliards d’euros, dont plus de 60% des ventes en volume portées par le segment des tablettes et des pâtes à tartiner.  

Malgré cette légère baisse, le niveau de ventes reste supérieur à celui de 2019, avec une hausse de 2,5% des ventes en volume et de plus de 8,4% en valeur. Ainsi, cette diminution de la consommation est à relativiser. Elle représente un retour au niveau des ventes d’avant la période de pandémie, durant laquelle les produits à base de cacao ont connu un réel succès.

Le chocolat demeure un plaisir gourmand et réconfortant pour de nombreux Français, qui se démarquent par une consommation à 30% de spécialités au chocolat noir contre une moyenne européenne à 5%.

Des tendances de consommation plus durable et éthique

Depuis plusieurs années, les entreprises du secteur se soucient davantage de leur impact environnemental, et notamment de la déforestation provoquée par la culture du cacao. Les mesures se sont multipliées au niveau individuel mais sans réelle coordination entre les différents acteurs de la filière.

Grâce à la communication faites autour de ces objectifs de production plus durables, les consommateurs ont également pris conscience de ces enjeux. La demande grandissante de ce type de produits a favorisé une meilleure coalition des actions en faveur d’un chocolat plus responsable.

L’Initiative Française pour un Cacao Durable (IFCD)

Le Syndicat du Chocolat Français, constatant ce mouvement commun tant auprès des entreprises que des consommateurs, entreprit la rédaction de l’Initiative Française pour un Cacao Durable, signée en 2021. Elle comprend un triple engagement :

  • Améliorer le revenu des cacaoculteurs et de leurs familles, afin qu’ils puissent atteindre un revenu décent au plus tard d’ici à 2030, en collaboration avec les pays producteurs ;
  • Mettre fin d’ici 2025 aux approvisionnements de l’industrie française du cacao et de ses partenaires issus de zones déforestées après le 1er janvier 2020, lutter contre la dégradation des forêts et préserver les massifs forestiers et les zones à forte valeur environnementale ;
  • Prendre les mesures nécessaires pour lutter et marquer des progrès contre le travail forcé et le travail des enfants dans les régions productrices de cacao d’ici à 2025, tout en contribuant à favoriser les droits des enfants, leur accès à l’éducation et à l’émancipation des femmes au sein de la filière cacao.

Cette initiative, unique et pionnière dans le secteur agroalimentaire en France, fut un élément fédérateur des maillons de la chaine de production du chocolat.

Une ambition à tous les niveaux

Pour agir de manière plus concrète, l’IFCD réunit l’ensemble des acteurs de la filière du chocolat pour une meilleure compréhension des enjeux environnementaux et sociétaux. En plus de la participation des 64 entreprises et industriels membres du syndicat, la rédaction de ce programme intègre des ONG, les pouvoirs publics, les instituts de recherche (CIRAD et Institut Agro) et les sociétés de la grande distribution.

Le rôle du syndicat est d’établir le dialogue entre ces différents partis, définir des objectifs communs et coordonner les actions à venir. Les mesures ont ainsi été mises en place tant parmi les grands noms du chocolat français (Nestlé Chocolat, Ferrero, Cémoi, Mars, Mondelez, Valrhona ou Jeff de Bruges) que les PME du secteur souhaitant contribuer à l’effort collectif, auprès desquelles le syndicat assure un accompagnement et apporte des conseils adaptés.

Pour intégrer au mieux les producteurs locaux dans cette initiative, le syndicat organise des échanges réguliers avec les ambassadeurs de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Cameroun et de l’Équateur, principaux pays producteurs de la fève de cacao. Le dialogue avec ces pays est un élément central de l'action de l'IFCD.

Cette année encore, lors de la fête de Pâques, avec leur chocolat noir, blanc ou au lait, les chocolatiers espèrent combler de bonheur tous les petits et grands gourmands, tout en assurant une consommation plus éthique et durable.

Article rédigé avec la participation de Gilles Rouvière, Secrétaire général du Syndicat du Chocolat et Directeur général de l’Alliance 7.