En 2021, la surface des vergers polonais de pommiers s’élève à 178 500 hectares (est.) en légère hausse (+1%) par rapport à l’année précédente. La récolte pourrait atteindre 3,6 millions de tonnes de pommes, elle sera donc supérieure de près de 10% à la récolte 2020. L'augmentation observée des rendements est influencée à la fois par l'humidité considérable du sol et par la part croissante des variétés les plus productives dans la structure variétale des plantations.

Malgré une période de floraison raccourcie et des conditions défavorables au début du cycle de croissance (températures basses, pluies fréquentes), la quantité de fruits s'est avérée suffisante. Il n'y a pas eu non plus de pertes importantes liées aux gelées printanières. Dans la plupart des régions du pays, l'évolution des conditions météorologiques en juin et juillet a été optimale pour le développement des plantes fruitières et a favorisé la croissance des fruits. Certaines régions ont connu des phénomènes climatiques extrêmes (grêle et pluies torrentielles) qui ont entraîné des pertes tant en termes de quantité que de qualité de la récolte commercialisable.
Au cours de la deuxième quinzaine de septembre, les conditions ont été plus favorables à la maturation des variétés tardives de pommes.

En ce début de saison, la situation sur le marché de la pomme, tant de table qu’industrielle, est loin de répondre aux attentes des producteurs. Les prix sont très bas et la demande est négligeable.
Les variétés traditionnelles, qui représentent la plus grande partie de la production, sont vendues à un prix compris entre 0,13 EUR et 0,22 EUR/kg (stade production).
La Gala, pomme la plus chère et la plus demandée a quant à elle un prix de vente compris entre 0,26 et 0,33 EUR/kg selon le calibre et l'acheteur. Ces prix ne couvrent pas tous les coûts de production (directs et indirects).
Cette conjoncture défavorable n'est pas tant due à la quantité de fruits récoltés qu'à une mauvaise organisation du marché. Les producteurs opèrent pour la plupart de manière indépendante ou éventuellement au sein de petites organisations de producteurs. La vente au détail est principalement assurée par quelques-unes des plus grandes chaînes commerciales, qui disposent d'un fort pouvoir de négociation, les prix d'achat imposés aux intermédiaires (organisations et sociétés commerciales) sont inévitablement répercutés sur les producteurs.
Ce niveau de prix se maintiendra probablement pendant l’essentiel de la saison.

L’augmentation de 20 à 30 % généralement observée à la fin de l'automne et pendant la saison hivernale dépendra de la demande d'importation.
Les expéditions vers le grand export démarrent doucement car les prix bas et la bonne qualité des pommes sont attractifs.
Les marchés d'Europe occidentale ne manquant pas de fruits, des expéditions y sont effectuées mais elles demeurent limitées et se font à un niveau de prix très bas.
Vers l’Est de l’Europe, le commerce est pratiquement inexistant, et c'est principalement de lui que dépendra le niveau des prix à l’hiver et au printemps prochain.

Enfin, la situation n’est pas plus encourageante sur le marché des pommes destinées à la transformation. Les livraisons se bousculent à l’entrée des usines, entraînant files d'attente et baisse de prix. Les industriels n’offrent pas plus de 0,07 EUR du kilo et ce chiffre pourrait encore diminuer.

En conséquence et de manière générale, l’agitation est à son comble et le moral des producteurs au plus bas.