Sur la presqu’île de Saint-Tropez, le vignoble du Château de Chausse est l’investissement coup de coeur de Charles Cohen. Cet homme d’affaires américain qui a fait fortune dans l’immobilier investit dans ses deux passions françaises : le cinéma et le vin. En Provence, il a adopté une résidence et un vignoble prometteur.

Précisions de Franck Bailleul, directeur du domaine du Château de Chausse.

Avant d’investir dans un vignoble français, quel a été le parcours de Charles Cohen ?

Charles Cohen est un grand monsieur de l’immobilier aux États-Unis, notamment à Manhattan, Miami, Los Angeles, passionné d’art et de design. Classé 239e fortune américaine selon le magazine Forbes. Il est également un grand cinéphile, défenseur des films indépendants et d’art et d’essai. C’est pourquoi il a acquis un catalogue de films classiques (dont ceux deBuster Keaton) afin de les restaurer. En plus de posséder quelques salles de cinéma aux États-Unis, il vient de racheter le cinéma La Pagode, à Paris, une des plus vieilles salles de France, classée monument historique. Quand il était enfant, Charles Cohen passait ses vacances avec son père et son grand-père près de Saint-Tropez. Il est un véritable francophile, amoureux de la Provence et du vin. Il a naturellement cherché une propriété sur la côte. Le domaine de la Croix-Valmer est un site idyllique, sur la presqu’île de Saint-Tropez. La famille Schelcher y avait créé le domaine du Château de Chausse trente ans plus tôt : une magnifique bastide et un vignoble. Aujourd’hui, nous produisons plus de 66 000 bouteilles par an en AOC Côtes-de-Provence. Ce sont des blancs, des rosés et des rouges de garde, issus de cinq cépages, rolle pour les blancs, cinsault et grenache pour les rosés, cabernet sauvignon et syrah pour les rouges.

Pour l’achat du domaine du Château de Chausse, avez-vous bénéficié de conseils, d'aides ou de soutien administratif de la part des acteurs locaux ou nationaux ?

Pour l’acquisition du domaine, nous étions en contact étroit avec la SAFER, société d’aménagement foncier et d’établissement rural, qui intervient pour la gestion des terres agricoles. L’autre contact a été le cabinet d’agronomie provençal, expert dans la création de domaines viticoles, oléicoles ou trufficoles.

Quel impact a l’entreprise sur le territoire ?

Nous sommes actuellement trois permanents sur le domaine. Pour les travaux de taille, d’entretien de la vigne et bien sûr les vendanges à la main, nous faisons appel à de la main-d’œuvre locale. Nous travaillons avec les entreprises sur place pour l’approvisionnement en bouchons, capsules, étiquettes, cartons. Nous vendons nos vins dans la boutique du domaine, en vente directe, et chez les restaurateurs du coin.

La région étant très touristique, misez-vous sur l’oenotourisme ?

Le domaine de la Croix-Valmer est un endroit splendide, mais ce n’est pas un lieu de passage car il est un peu enclavé. Jusqu’à présent, nous accueillions les visiteurs au caveau. En 2018, nous souhaitons construire un parcours avec une visite commentée de l’exploitation, montrer la cuverie, qui est très belle, le chai avec le vieillissement en barriques et accompagner cette expérience d’une dégustation. Pour cela, il faut aménager les locaux, revoir l’organisation du site : prévoir la place pour des véhicules, moderniser l’entrée, aménager une salle de réception. C’est un investissement indispensable pour toucher une partie des nombreux touristes de la Côte d’Azur et leur faire partager la culture du vin dans notre région, le choix de production, nos cépages.