La France a retrouvé une réelle attractivité auprès des dirigeants d'entreprises étrangères.

Quatre d’entre eux nous expliquent pourquoi ils ont décidé d’investir dans l’Hexagone.

« France is back ». Tel est le message adressé il y a un an par Emmanuel Macron aux grands patrons et aux dirigeants politiques réunis à Davos (Suisse), lors de l’édition 2018 du Forum économique mondial.

Un message fort, confirmé par les chiffres publiés par Business France quelques mois plus tard : jamais depuis dix ans, les investissements étrangers n'ont été aussi importants dans notre pays. En moyenne, 25 décisions d’investissement y ont été recensées chaque semaine en 2017. Au total les investisseurs non-hexagonaux ont investi dans 1 298 projets l’an dernier, une hausse de 16 % sur un an.

Une dynamique qui profite à l’ensemble du territoire et soutient l’emploi. En effet, ces fonds étrangers ont permis de créer 26 400 emplois en 2017.

A quelques jours de l’ouverture de l’édition 2019 du sommet Choose France, organisé à Versailles, quatre entreprises étrangères nous expliquent pourquoi elles ont décidé d’investir dans l’Hexagone.

Premier Tech

Entreprise canadienne

Activité : spécialisée dans l’agriculture, l’horticulture, le traitement de l’eau et les équipements industriels

Chiffre d’affaires monde en 2017 : 794 millions de dollars

Nombre de salariés : 4 500

C’est à partir de 2007 que Premier Tech décide d’implanter des unités de production en France. « Nous avons noué des partenariats et réalisé des acquisitions stratégiques pour nous implanter sur le territoire », explique Jean Belanger, son président. Au total, l’entreprise a investi 50 millions d’euros en dix ans, elle compte aujourd’hui huit sites de production et emploie directement 300 personnes dans l’Hexagone, principalement en Bretagne et dans les Pays de la Loire.

« La France est au cœur de notre stratégie européenne. En plus de parler la même langue, la France dispose de nombreux atouts : la taille de son marché intérieur pour nos différentes activités, l’existence d’une règlementation bien structurée concernant l’assainissement non collectif, mais aussi de nombreux dispositifs de soutien aux entreprises dans le domaine de la R&D et de la formation du personnel. Le gouvernement incite également les entreprises à s’implanter dans les régions », ajoute Jean Belanger.

Une dynamique qui devrait se poursuivre, car l’entreprise investira 15 millions d’euros en France dans les trois prochaines années pour développer son outil industriel et investir dans la R&D.

Bosch

Entreprise allemande

Activité : équipementier pour l'industrie automobile ; fabricant d'outils électriques et d'appareils électroménager ; techniques industrielles et de bâtiment ; techniques d'emballage

Chiffre d’affaires monde en 2017 : 78,1 milliards d’euros

Nombre de salariés : 402 000

Le Groupe Bosch est présent en France depuis 1899 et a ouvert à Paris en 1905 son premier

site de production à l’étranger. Avec 23 sites en France, Bosch France emploie près de 7 500 collaborateurs - dont 830 ingénieurs dédiés à la R&D - et a réalisé un volume d’affaires de près de 3,2 milliards d’euros sur le territoire national en 2017.

Afin de renforcer ses activités en France, Bosch a investi près de 55 millions d’euros l’année dernière répartis sur ses sites.

« La France est pour le Groupe un pays à forte valeur ajoutée industrielle, explique Harald Frank-Lerendu, directeur de la communication de Bosch France. Bosch, premier employeur industriel allemand en France, a investi depuis 2010 près de 530 millions d’euros dans des secteurs porteurs où il y a une forte expertise des équipes françaises ».

Très engagé dans le développement de l’industrie 4.0, le groupe a investi 19 millions d’euros en 2017 pour faire de son siège français, basé à Saint-Ouen (Île-de-France) un campus dédié à l’innovation.

SKF

Entreprise suédoise

Activité : roulements, joints, composants mécatroniques, systèmes de lubrification et services

Chiffre d’affaires monde en 2017 : 7,6 milliards d’euros

Nombre de salariés : 45 000

Présent en France depuis 1908, le groupe suédois réalise dans l’Hexagone un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2017 et emploie près de 3 000 personnes. « La France est une filiale très dynamique, avec sept sites, dont six de production, souligne Luc Graux, président de SKF France. En plus d’un positionnement géographique central en Europe, la France dispose d’un haut niveau de formation ».

 En 2016 et 2017 SKF a investi au total 34 millions sur le territoire. Parmi les exemples les plus marquants, l'entreprise a inauguré en mai 2017 la première plateforme européenne de production de kits pour les pièces de rechange automobile sur son site de St Cyr-Sur-Loire

(Centre-Val de Loire). « Une décision qui a entraîné le rapatriement en France d’activités qui étaient basées en Italie en Suède et à Singapour », précise Luc Graux.

Sur la seule année 2018, le groupe a injecté 39 millions d’euros dans notre économie avec entre autres la mise en place d’une nouvelle plateforme logistique (inaugurée en septembre) et la création de deux nouvelles lignes de production automatisées (inauguration en 2019) sur les sites de Valenciennes (Hauts-de-France) et de St Cyr-Sur-Loire. 

Enercon

Entreprise allemande

Activité : conception, construction, commercialisation d’éoliennes terrestres

Chiffre d’affaires monde : non communiqué

Nombre de salariés : 33 000

Présente en France depuis 15 ans, l’entreprise, détient 29 centres de maintenance en France et compte 1 800 éoliennes installées sur notre territoire. « Nous avons décidé de nous implanter en France en 2003 car c'est un marché très important. En plus d’un régime de vent très intéressant, il y a aussi une vraie volonté politique de développer l’éolien terrestre », précise Peter Schuster directeur d’Enercon France.

En 2012, Enercon inaugure une usine de fabrication de mâts béton à Longueil-Sainte-Marie (Hauts-de-France), qui emploie 85 salariés permanents.

« Notre priorité reste la création de valeur locale et nous continuerons d’être actifs et présents en région, notamment dans le cadre de partenariats avec tous les acteurs concernés (formation, R&D, partenaires commerciaux et institutionnels », détaille Peter Schuster.

L’entreprise allemande, qui emploie 800 personnes en France, a ainsi investi en 2017 un million d’euros pour la création d’un centre de formation interne à Le Meux (Hauts-de-France) qui forme 600 techniciens chaque année. Il a été complété par l’inauguration en 2018 d’un deuxième centre international de formation à Longueil-Sainte-Marie.

Amazon

Entreprise américaine

Activité : plateforme d’e-commerce

Chiffre d’affaires monde : 177,9 milliards de dollars 

Nombre de salariés : 566 000

Le géant américain du e-commerce a lancé en 2000 sa plateforme Amazon.fr. Depuis 2010, Amazon a investi plus de deux milliards d’euros dans l’économie française pour soutenir le développement et compte 7 500 collaborateurs en CDI.

En France, Amazon détient actuellement cinq centres de distribution complémentaires, dont le site de Boves (Hauts-de-France), inauguré en présence du Président de la République Emmanuel Macron en octobre 2017. 

Amazon a également annoncé l’ouverture courant 2019 d’un nouveau centre de distribution à Brétigny-sur-Orge (Ile-de-France). D’une surface de 142 000 mètres carrés, il sera le plus grand site d’Amazon en France en termes de volume de stockage disponible et le premier équipé de technologies robotiques sur le territoire français.

 

Constance de Cambiaire (c) AFP