L’Arabie Saoudite : un marché avec des importations de produits carnés dynamiques.

 

L’Arabie Saoudite est un pays principalement « carnivore », avec l’une des consommations les plus élevées de viande per capita au monde. La consommation de produits carnés en Arabie Saoudite évolue de façon positive depuis plus de 5 ans avec une moyenne de 50kg/habitant/an, et cela principalement en lien avec la hausse de la population. La viande de volaille représente la catégorie de produits carnés la plus consommée sur place suivie par les viandes ovine, caprine et de camélidés. Concernant la viande bovine, la consommation se stabilise avec un approvisionnement en viande congelée mais aussi en bovins vivants. Les importations de produits carnés en 2022 s’élèvent à 2,1 Mds EUR, +32% par rapport à 2021 mais sont en recul en volume de 10% pour atteindre 707 810 tonnes.

 

Les partenaires du Royaume

Le Brésil est le partenaire majeur de l’Arabie Saoudite pour l’ensemble des importations de produits carnés bien qu’il ait perdu des parts de marché depuis 2018 : 46% de PdM en valeur en 2022 (-11 points par rapport à 2018) et 53% de PdM en volume (-15 points par rapport à 2018). Les principaux produits exportés par le Brésil vers l’Arabie Saoudite sont les produits de volaille (entier ou découpé congelés), qui représentent en 2022 81% de la valeur des exportations de produits carnés vers le royaume et 90% des volumes. Les produits de viande bovine (en congelés ou réfrigérés) arrivent en seconde position et représentent, en 2022, 18% de la valeur des exportations brésiliennes pour 9% des volumes.

En second partenaire, c’est l’Australie qui se positionne pour fournir l’Arabie Saoudite (son 9ème client) en viande bovine (8% des volumes importés) et ovine (57% des volumes importés par l’Arabie Saoudite). Après un léger recul de disponibilité de produits localement lié aux difficultés météorologiques locales (sécheresse, baisse du cheptel national etc.), les envois ont repris en 2022 avec +6% des volumes et +31% en valeur par rapport à 2021.

Du fait de l’importance de sa consommation, la volaille est le produit carné le plus importé. L’Arabie Saoudite est auto-suffisante à hauteur de 60-65% et importe donc pour environ 35-40% de ses besoins sur cette catégorie.

Le premier fournisseur de viande de volaille est le Brésil qui détient plus de la moitié des parts de marché. L’Ukraine s’est positionnée depuis quelques années sur ce segment et détient 10% des parts de marché en 2022 en valeur avec 12% des parts de marché en volume. L’impact de la guerre qui sévit depuis mars 2022 s’est déjà fait sentir avec une légère baisse des volumes exportés entre 2021 et 2022 (-19%) malgré un développement de la valeur (+32%) pour atteindre 211,6 M EUR en 2022.

 

La France : 5ème partenaire en produits carnés

La France se place en 5ème position dans les fournisseurs de l’Arabie Saoudite avec des exportations quasi exclusives de viande de volaille non découpées en congelé (99,9% des volumes en 2022 – stable depuis 5 ans). Malgré les difficultés de la filière française liées à l’influenza aviaire, les volumes exportés vers l’Arabie Saoudite ont été maintenu, voire en légère hausse entre 2021 et 2022 (+4%). Le lien étroit entre une entreprise française d’abattage qui centralise les envois et un investisseur Saoudien (Doux Export, racheté par la société saoudienne Munajem) a permis de maintenir ces volumes malgré les difficultés rencontrées de baisse de cheptel sur le territoire national.

 

Tendances : développement de la production locale en viande rouge

L’Arabie Saoudite s’est lancée dans une politique et stratégie de diversification de son économie à marches forcées, la Vision2030, pour sortir de la dépendance au pétrole et créer des emplois pour la jeune société saoudienne. L’Arabie est également engagée dans une politique d’autosuffisance agricole (dans la mesure des conditions climatiques et géologiques) et agroalimentaire.

Au cours de l’année 2023, plusieurs sociétés saoudiennes se sont lancées dans le segment de la viande rouge (le géant agroalimentaire produits laitiers NADEC pour la viande bovine importée Angus, Entaj (viande de volaille + oeufs) pour la viande fraiche ovine Naimi locale, Almarai) et de nouveaux projets devraient voir le jour en 2024-2025.

L’Arabie, par ses institutions gouvernementales et semi-gouvernementales, montre un intérêt pour la génétique et l’insémination artificielle ovine.

Un grand abattoir ultra-moderne a vu le jour en 2022 à La Mecque dans le but de développer la chaine de valeur en Arabie Saoudite.

 

Les opportunités du marché pour les entreprises françaises

Avec les forts volumes importés par l’Arabie Saoudite, de nombreuses opportunités sont encore à prendre pour les entreprises françaises du secteur carné. Sur les 3 grandes catégories de produits importées par le Royaume que sont la viande de volaille, de bœuf et ovine, c’est le segment bovin qui démontre une dynamique positive en volume depuis 2018. Il existe effectivement une restriction sur l’exportation de viande ovine vers l’Arabie.

Le retour de la sérénité sur la filière foie gras pourra également permettre de reprendre les échanges vers ce marché qui en a importé jusqu’en 2020.

Les conditions d’exportations à réunir pour exporter sur ce marché comprennent un volet « certification halal » à ne pas négliger pour pouvoir accéder au marché.

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Article rédigé par Pauline Jenny et Camille Gesbert