Située au carrefour de trois mondes, méditerranéen, arabe et africain, l’Algérie occupe une position géographique stratégique. Elle est aujourd'hui la troisième économie de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Les villes principales, les terres agricoles et l’activité industrielle sont concentrées au nord. Au sud, le Sahara est une région riche en ressources naturelles et en hydrocarbures. Le pays est en pleine croissance (économiquement, démographiquement) et les acteurs économiques ont su faire preuve de résilience face à la pandémie de la Covid 19, malgré la volatilité de la devise, l’orientation défavorable des prix des matières premières et une situation géopolitique complexe.

1. VUE D’ENSEMBLE POUR LE PLUS GRAND PAYS D’AFRIQUE, DU MONDE ARABE ET DU BASSIN MEDITERRANEEN, L’ALGERIE

2. APERÇU DES FILIÈRES 

3. APPROCHE DU MARCHÉ POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES

4. PERSPECTIVES ET OPPORTUNITÉS

VUE D’ENSEMBLE POUR LE PLUS GRAND PAYS D’AFRIQUE, DU MONDE ARABE ET DU BASSIN MEDITERRANEEN, L’ALGERIE

Avec la pandémie, on assiste à l’apparition de nouveaux modes de consommation, plus orientés vers les produits locaux (souvent moins coûteux) et plus qualitatifs (importés ou non). La traçabilité du produit, sa qualité et son caractère naturel sont devenus des facteurs clé de succès vis à vis d'une partie des consommateurs.

La crise sanitaire a impulsé une explosion spectaculaire du e-Commerce avec l'apparition de nouvelles plateformes, le développement de la livraison par de nombreux restaurants, de la livraison à domicile de courses, de fruits et légumes, etc. La chaîne logistique de ce secteur reste néanmoins à développer.

Le pays possède des atouts naturels pour le secteur de l’élevage : une variété importante de ressources agricoles, des climats diversifiés - mais qui parfois peuvent être aussi contraignants.

APERÇU DES FILIÈRES 

ELEVAGE

Effectifs du cheptel algérien 2019

La filière avicole est assez bien structurée en Algérie. Néanmoins, elle doit encore progresser en termes de productivité. On compte plus de 1 500 éleveurs : petits élevages (3 000 à 10 000 têtes), moyens (25 000 à 40 000 têtes) et grands (50 000 à plus de 100 000 têtes). 

En ce qui concerne l’élevage bovin, sur un total de 2,1 millions de têtes on compte 51 % de vaches laitières, 29 % de génisses et 20 % de taureaux et taurillons. Le nombre de vaches laitières augmente tous les ans depuis 2014, afin de répondre à la demande locale grandissante. On dénombrait un peu plus d’un million de vaches laitières en 2019, dont 200 000 issues de l’importation.

Cette même année, le volume de lait collecté a dépassé les 850 millions de litres, mais ne suffit pas à couvrir les besoins nationaux. En 2020, la pandémie de coronavirus, conjuguée à la baisse des prix sur le marché mondial ainsi qu’aux dévaluations successives du Dinar algérien, vient compromettre la production nationale, qui, bien que subventionnée, est concurrencée par la poudre de lait. Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d'action 2020-2024, l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL) prévoit l'ouverture de onze groupes d'appui à la filière lait pour assurer son développement et renforcer la production laitière. Ces groupes accompagneront les éleveurs et les agriculteurs, dans un objectif de sortie de la dépendance aux importations de lait en poudre.

Par ailleurs, l’Algérie a à cœur de continuer à encourager les importations de bovins vivants et la modernisation des élevages, afin de répondre à la demande locale en viande rouge. En effet, la demande locale est largement supérieure aux importations à ce jour. La filière bovine représente donc pour le gouvernement algérien une filière prioritaire et stratégique.

AGRICULTURE

L’Algérie dispose de 41,1 M ha de terres agricoles, soit 17,4 % de la superficie nationale, avec environ un million d’exploitations dont 65 % sont mécanisées.

Avec un taux de croissance de 7,5 %, la filière bénéficie du soutien des pouvoirs publics. Un programme de lourds investissements est prévu pour l’amélioration de la qualité, la diversification et la valorisation des produits locaux, qui seront à terme destinés à l’export.

Le plan 2017/2022 a ainsi pour principaux objectifs : l’extension des superficies irriguées, le développement de la mécanisation, la résorption de la jachère, la production et l’amélioration des semences, l’accroissement des productions de céréales, de pommes de terre, de dattes, l’extension de la couverture forestière et le perfectionnement / mise à niveau de la formation et de l’encadrement. D’ici à 2022, le développement de la mécanisation vise un apport de 5 312 moissonneuses-batteuses, 34 329 tracteurs et 91 614 matériels d’accompagnement.

Ce soutien vise des filières identifiées comme stratégiques telles que les céréales, fourrages, pommes de terre semence, agrumes, fruits à noyaux, fruits à pépins, oliviers, vignes…

INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES IAA

1ère industrie du pays hors hydrocarbures, le secteur des IAA contribue à 13 % du PIB de l’Algérie (40 % du PIB industriel hors hydrocarbures). Contrairement à la majorité des secteurs économiques, et malgré un fort ralentissement des importations d’équipements, les IAA en Algérie ont échappé aux affres de la crise du coronavirus qui a marqué l’année 2020, avec un rebond important de la production, qui a dépassé les 20 Mds EUR - Contre 18 Mds EUR en 2019.

Les biotechnologies et la nanotechnologie sont de plus en plus utilisées comme levier de développement et de promotion de l’industrie agroalimentaire. L’Algérie important actuellement de grosses quantités de produits alimentaires, il s’agit d’un réel enjeu de sécurité alimentaire. D’une part en ce qui concerne le contrôle de la qualité des aliments importés, et d’autre part dans le domaine de la recherche et de l’identification de nouvelles utilisations de la biodiversité et de nouveaux modes de conservation.

Les filières phares sont les produits céréaliers, l’industrie laitière, les filières carnées et F&L, et les boissons. Les filières des huiles et corps gras, du sucre, de la transformation des viandes, du stockage & conditionnement et packaging sont aussi très importantes.

 

PERSPECTIVES ET OPPORTUNITÉS

Conscientes de l’enjeu stratégique que représente le secteur agricole (12,3 % du PIB) notamment en matière de sécurité alimentaire et face aux problématiques de changements climatiques, les autorités algériennes sont entrées dans une démarche de diversification économique et de valorisation et d’amélioration des productions locales, qui offre de réelles opportunités aux entreprises agro-industrielles françaises. Le gouvernement a plus spécifiquement annoncé la mise en place d’ambitieux plans pour accompagner le secteur de l’élevage. Par ailleurs, les acteurs de la filière IAA bénéficient du soutien de l’Etat algérien grâce au Plan Filaha. Des subventions pour favoriser le développement des IAA sont prévues dans le Programme quinquennal 2020-2024.

ELEVAGE

  • Depuis quelques années, les acteurs de l’élevage en Algérie manifestent de plus en plus leur intérêt pour la Smart agriculture, les fermes pédagogiques et intégrées.
  • La filière bovine dispose d’une forte marge de progression notamment s’agissant des équipements, de la santé, de la nutrition et de la production fourragère, de la génétique, des bâtiments et de l’accompagnement technique.
  • Il existe une volonté manifeste des autorités d’accroître la production nationale de lait et de viande rouge.
  • L’aquaculture, boostée par les autorités locales, est en plein développement dans le pays : aquaculture marine ou continentale, cages flottantes, bassins intégrés à l’agriculture, etc.

AGRICULTURE

  • Il existe en Algérie une véritable volonté de modernisation et de mécanisation des exploitations, qui se traduit par une politique de soutien de la part des autorités publiques :
  • Lancement de méga projets de fermes intégrées : productions céréalières, fourragères et F&L ;
  • Grande volonté de développer une agriculture irriguée, raisonnable et intelligente ;
  • Développement des cultures sous serre ;
  • Fermes pédagogiques.
  • Pour satisfaire ces ambitions, l’Algérie doit aujourd’hui acquérir le savoir-faire et les équipements nécessaires pour la préparation du sol, l’irrigation, la fertilisation, la récolte et post récolte, les produits phytosanitaires et les engrais.

INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES IAA

  • Le développement et la modernisation des IAA font partie des objectifs de diversification de l’économie avec de nombreuses opportunités pour les équipements, les intrants, le savoir-faire et la formation.
  • La progression de la consommation et les restrictions aux importations de produits finis devraient booster la production et la transformation pour :
  • La filière Lait.
  • La filière carnée (viandes rouges et viandes blanches) avec le développement de grands complexes d’abattage et de découpe.
  • La filière céréales (pour semoule, farine, pâtes alimentaires, couscous) ; la filière fourragère pour l’aliment du bétail.
  • La filière des fruits et légumes, par ordre de priorité : pomme de terre semence, tomate industrielle, cultures maraîchères (solanacées, cucurbitacées), agrumes, fruits à pépins (pommes, poires), fruits à noyaux (abricots, pêches, nectarines) ; les filières vigne, oléiculture et phoeniciculture.
  • La conservation des F&L, la conservation et le stockage des produits carnés, le conditionnement, l’emballage et la chaîne du froid.

Globalement, les besoins du marché algérien portent principalement sur les équipements, les matières premières, le savoir-faire, les partenariats étrangers, la formation.

 

APPROCHE DU MARCHÉ POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES

L’Algérie est un marché en croissance, le français est la langue des affaires. La pratique de l'arabe n'est donc pas indispensable ; en revanche, une présence sur le terrain est fondamentale pour de bonnes relations commerciales.

Il est obligatoire d'adapter les produits (halal) et les emballages (étiquetés en arabe) au marché local. Porté par l’accroissement des revenus moyens de la population, le secteur agricole et plus spécifiquement le secteur de l’élevage est en pleine croissance, et l’expertise française y a toute sa place. 

Bénéficiant d’une image de qualité et d’une bonne notoriété, les produits « made in France » sont réputés être des produits fiables, mais sont également considérés comme des produits haut de gamme et de coût élevé.

La France est le 1er partenaire commercial de l’Algérie pour les bovins vivants et les aliments destinés aux élevages aquacoles. En outre, elle demeure le 2ème fournisseur d’équipements agro-industriels.

 

Vous souhaitez créer ou renforcer des courants d’affaires dans les secteurs agroalimentaire et agricole ? Participez à nos prochaines missions :

  • SIPSA FILAHA 2022 – Pavillon France Filières animales, alimentation, génétique, équipements en ALGERIE du 14-17 mars 2022
  •  French Agri Tour IAA – Afrique du Nord - ALGERIE / TUNISIE / LIBYE -27-31 mars 2022