Les exportations de sucre thaïlandais en janvier 2021 sont les plus faibles enregistrées en plus d'une décennie. La chute est intervenue après un démarrage lent du broyage de la canne à sucre dans le pays, en raison de la faible disponibilité des matières premières cette saison et des restrictions du gouvernement.
En effet, la quantité de canne à sucre broyée par la Thaïlande durant le premier trimestre de la nouvelle saison (qui s’étend d’octobre 2020 à septembre 2021) devrait réduire l’offre de sucre disponible pour le début de l’année 2021. Le broyage moyen journalier est actuellement d’environ 478 472 tonnes, soit 38 % de moins que la saison précédente.
Le gouvernement thaïlandais faisant face à une pollution de l’aire importante en début d’année pousse les agricultures à arrêter de brûler leur canne à sucre. Il demande aux usines de s’approvisionner à hauteur d’au moins 80 % en canne fraiche.
Les fermiers préfèrent brûler la canne à sucre car c’est moins laborieux à récolter, plus rapide et donc moins cher. De nombreuses usines repoussent donc leur activité pour éviter ces contraintes.
Au 31 décembre, l’approvisionnement des usines était de 19,6 % de canne brûlée (1,99 M de tonnes) et 80,4 % de canne fraiche (8,19 M de tonnes). Le contraste est saisissant par rapport à la même période de l’an passé avec 46,7 % pour la canne brûlée (10,15 M de tonnes) et 53,26 % pour la fraiche (12,25 M de tonnes).
La période de broyage est habituellement de décembre à mai. Mais depuis 2 ans, l’activité ne s’est pas étendue au-delà de fin février à cause du manque de matière première due à la sécheresse.
Les prix du sucre ont atteint des sommets jamais vus depuis mai 2017, en raison de la persistance de conditions climatiques défavorables dans les principaux pays producteurs, le Brésil et la Thaïlande, et d'une baisse des exportations de l'Inde (troisième exportateur de sucre).