Les 3 pays du Maghreb sont confrontés à la problématique des maladies chroniques non transmissibles : tension, diabète, asthme, cancer etc… de façon plus ou moins aigüe.

Ces pays ont investi dans leurs structures de soins au cours des dernières années, tant dans le secteur public que privé.

En Algérie, les Maladies Non Transmissibles sont la 1ère cause de mortalité, avec une incidence de +55% depuis 2016.

Celles qui causent le plus de décès, qui sont à parts égales pour les 2 sexes, sont les maladies cardiovasculaires (20/23%), tumeurs (12/12%), maladies respiratoires (6/6%) et maladies endocriniennes (4/4.5%).

Malgré de nombreux plans et campagnes de prévention/dépistage, leur taux de prévalence ne cesse malheureusement d’augmenter. La cause est principalement attribuée au mode de vie plus sédentaire, davantage urbanisé et occidentalisé.

En Tunisie, les maladies non transmissibles (MNT) occupent une place de plus en plus considérable parmi les décès et leurs causes : elles contribuent à 60% à la charge de morbidité et ont représenté près de cinq décès sur six, soit 84% du total.

Ce taux s’explique par plusieurs facteurs, parmi lesquels essentiellement les mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme, la sédentarité, le manque de suivi médical et le non recours au dépistage précoce. La lutte efficace contre l’augmentation de ces MNT constitue un défi primordial pour la Tunisie, dans son objectif d’améliorer l’état de santé de ses concitoyens.

Au Maroc, les décès dûs aux maladies non transmissibles représentent 80% du total. Afin d’améliorer la situation, un plan national de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles vient d’être lancé pour la période 2020-2021. Il fait suite à la signature en avril dernier de charte nationale de prévention et de lutte contre ces maladies, par 17 partenaires, dont 13 départements ministériels. L'objectif est d'intégrer la santé dans toutes les politiques, chaque département s'étant ainsi engagé à mettre en œuvre des actions pour assurer à la population des environnements favorables à la santé.

L’enquête nationale sur les facteurs de risques parmi la population âgée de 18 ans et plus (Stepwise), réalisée par le ministère de la Santé en 2018, montre que 29,3% d’entre eux sont hypertendus, 10,6% sont diabétiques et 10,4% sont pré-diabétiques. Plus inquiétant encore, 53% des personnes de cette catégorie sont en surpoids, et même 20% sont obèses, 10,5% ont un taux de cholestérol sanguin élevé, 11,7% fument du tabac, 1,7% consomment de l’alcool, 21,1% sont sédentaires et 76,3% consomment moins de cinq portions de légumes et fruits par jour. C’est tout un mode de vie qu’il convient de modifier, comme dans de nombreux autres pays.