Quelques semaines après l’ouverture de son 1er bureau en Australie pour supporter les exportateurs australiens à vendre à la Chine, JD.com a annoncé un nouveau partenariat avec InterAgri, un des leaders australiens à l’exportation de viande australienne, afin d’apporter pour la 1ère fois des produits de viande bovine Angus premium aux consommateurs. JD et InterAgri travaillent aussi sur un système de traçabilité qui fournira aux consommateurs chinois une plus grande transparence sur la provenance de la viande bovine et du process de production à chaque étape de la production. Suite à une collaboration réussie avec le producteur chinois de viande, Kerchin, le projet de JD en partenariat avec InterAgri est le dernier du genre de vente qui recourt à de nouvelles technologies. Le « Pure Black Angus Beef » provient de la société -HW Greenham & Sons Pty Ltd (Greenham) qui achète de la viande issue de bétail élevé au sud-est de l’Australie, principalement de l’Etat de Victoria et de Tasmanie. Lorsque le système de traçabilité a été expérimenté au printemps dernier, il permettait au consommateur de tracer immédiatement chaque pièce de viande de la ferme où le bovin a été élevé. Les consommateurs chinois auront, avec ce nouveau système de « blockchain » (base de données distribuée qui gère une liste d'enregistrements protégés), accès à une vaste gamme d’informations, comprenant des détails sur les animaux, tels que le mode d’élevage, son origine et tels que le mode de transformation et de transport de la viande.

Une ville du nord de la Chine s’est déclarée « la capitale chinoise de l’Angus » et fait équipe avec quelques grosses compagnies pour élaborer un programme de reproduction de bœufs Angus et de passer de 0 à un cheptel de 100 000 têtes dans les 5 ans. Le comté de Sunwu, près de la ville de Heihe (près de la frontière russe) a élaboré un programme de reproduction utilisant des vaches de race Angus importées, financé par le Groupe Haier, un industriel géant qui gère également un fonds pour financer des projets agricoles prometteurs. En 2016, des officiels de Sunwu ont signé un accord financier avec Haier et la société basée à Pekin – Xin Mao Hua Import & trading Co –, une entité liée au gouvernement étant agréée pour l’importation de vaches Angus d’Australie, dans le but de construire le troupeau de Sunwu. Le contrat initial avec Haier comportait la création d’un troupeau de 30 000 vaches, mais les officiels locaux veulent maintenant élever 100 000 vaches d’ici 2022, avec des veaux engraissés et abattus sur place. Le cheptel bovin Angus en Chine est moins important que le troupeau Charolais, Simmental et Limousin. Le gouvernement de Sunwu a indiqué qu’il allait renforcer les conditions locales d’élevage adaptées à l’élevage de bétail avec une alimentation des animaux basée sur l’herbe. Le bœuf Angus est devenu un phénomène commercial dans toute l’Asie, en partie grâce à la popularité des tendances de consommation du bœuf au Japon. A Pékin, les supermarchés et les restaurants soulignent l’origine de leurs découpes de viande Angus. La viande bovine grasse est très appréciée dans la cuisine chinoise, rendant ainsi le bœuf marbré très recherché.

Certaines inquiétudes sur la sécurité alimentaire et sur la traçabilité de la viande ont incité les autorités chinoises à fermer 26 abattoirs dans une région d’importante production de viande dans l’est de la Chine, mais d'autres questions ont été soulevées au sujet de l'abattage par certaines entreprises de restauration dans leur propre établissement, qui pensent rassurer leurs clients par cette méthode. La fermeture des 26 établissements a été faite par l’Organisme de Gestion des abattages de porc de la province concernée, suite à des inspections qui ont duré presque 1 an. 2 listes ont été publiées ; l’une comprenant 10 entreprises qui remplissent les standards d’abattage officiels, l’autre 26 compagnies qui ne les remplissent pas. Les 10 entreprises, dont le transformateur local leader – Jinan Jia De Mei Shi Co - et - Jinan Wan Run Meat Processing Co (faisant partie du groupe de transformateur de viande Yurun) doivent obtenir des certificats du gouvernement local indiquant que les établissements répondent bien aux demandes de standardisation. Les 26 abattoirs de la province de Jina ont été fermés pour ne pas avoir conservé d’enregistrements clairs sur les porcs abattus, dont certains détails concernant la boucle d’oreille indiquant l’origine de l’animal et son propriétaire, ainsi que des informations concernant les doses d’antibiotiques ou de stimulateurs de croissance comme le clenbuterol.

Du bœuf exporté par la Biélorussie est entré sur le marché chinois, via l’aéroport de Shanghai. L’envoi se composait de 148,45 kg de bœuf congelé biélorusse et constitue la 1ère exportation en Chine, suite à l’accord signé par les 2 pays en juillet 2017. La Biélorussie, qui se situe sur la Nouvelle route de la Soie, exporte plus de 130 000 tonnes de viande bovine chaque année.

ABP Food Group a annoncé avoir conclu un accord d'approvisionnement exclusif de 3 ans avec la chaîne de restaurants asiatiques Wowprime Corporation pour fournir du bœuf à ses restaurants en Chine. Wowprime est une société cotée en bourse et compte plus de 400 restaurants en Chine et à Taïwan. Il propose à ses clients un mélange de cuisine traditionnelle asiatique et occidentale à travers 18 marques et a son siège social à Taiwan. L'accord est estimé à 50 M EUR et s'étend aux partenaires d’ABP, comme Slaney Foods. ABP et Wowprime ont également convenu d'étendre l'accord aux activités d'ABP au Royaume-Uni, au cas où le Royaume-Uni obtiendrait un accès au marché chinois.

Les prix élevés du bétail sur un marché aux bestiaux du nord de la Chine soulignent la pénurie de bétail d’abattage de qualité et constituent un problème aigu pour les transformateurs locaux. Par exemple, le prix pour un bovin de 500 kg de race Simmental atteint 2 000 EUR sur le marché de Tongliao Cheng Feng Livestock Trading Co basé en Mongolie Intérieure. Au cours d’une vente récente, les bovins de race européenne et âgés de 7 mois ont été vendus au prix de 1 000 EUR environ, les veaux de race Simmental âgés de 3 mois à 450 EUR, ceux de race Charolaise à 412 EUR alors que les animaux de race locale, Luxi et Yellow, ont été vendus entre 257 et 360 EUR. Le problème fondamental de l’élevage de bovins en Chine est le manque de programmes scientifiques concernant la reproduction des animaux surtout et la production (alimentation animale entre autres).

Zhenhai Yi Heng Mu Ye Co qui possède la marque de viande – Heng Niu – a importé 1 600 bovins vivants venant d’Australie et prévoit d’en importer 100 000 cette année. Les 1 600 bovins, après 10 jours de mer, sont arrivés au port de Into Ningbo Zhou Stan dans la province de Zhejiang. La firme a déjà vendu un montant significatif de viande de bœuf avec des précommandes en ligne. Les bovins de type Brahman seront abattus dans un délai de 14 jours, selon la réglementation chinoise de quarantaine, dans un abattoir spécialement construit pour des animaux vivants dans le district de Zhenhai situé dans la région de Ningbo.

Un acteur leader de Mongolie Intérieure dans le secteur du bœuf, Kerchin Cattle Industry Co, a ciblé le Nouvel An chinois en lançant 2 gammes de « Family Beef » composées de steak de faux-filet australien dans un emballage facile à utiliser. La gamme comprend un steak destiné aux enfants et un « fei niu » ou bœuf gras pour la confection de « hot pot » à la maison. Cette initiative de la part de Kerchin Cattle Industry Co est un changement intéressant de la politique traditionnelle de vente de viande bovine locale de la compagnie. Ayant investi massivement dans des usines à Tongliao en Mongolie Intérieure et à Nanyang en Chine centrale, Kerchin a apparemment décidé de se lancer dans l’importation plutôt que d’être en compétition avec les importations. Plus d’informations dans la Lettre de Veille Internationale viandes et produits transformés de février 2018.

La China Food and Drug Administration (CFDA) a publié un guide concernant les « mobile medical devices ». Celui-ci détermine notamment la définition de ces produits selon la CFDA : logiciels et équipements utilisant des terminaux informatiques mobiles non invasifs tels que des smartphones et des tablettes portables, des dispositifs portables ainsi que des technologies commerciales disponibles sur le marché pour effectuer des fonctions médicales.

La China Food and Drug Administration (CFDA) a publié un guide concernant les essais cliniques. Celui-ci comprend des informations sur la sélection des paramètres d'étude, des méthodes de calcul de la taille des échantillons et des considérations relatives à la conception de l'étude.

Le 21 décembre 2017, dans son annonce No 105-2017, l’AQSIQ a publié sur son site internet 2 documents officiels, avec pour objectif de simplifier le contrôle sur l’importation d’échantillons pour utilisation à des fins de recherche, et ceux destinés à des expositions en Chine. En ce qui concerne les échantillons pour la recherche scientifique (étude et développement), un contrôle par classement des produits avec différents niveaux de risque sera appliqué. De plus, le contrôle pour l’importation des échantillons biologiques s’effectuera selon la demande de la circulaire No 94-2017 de l’AQSIQ. En ce qui concerne les échantillons de denrées préemballées destinées à des salons, ces produits pourraient être exemptés de l’inspection par prélèvement ou de l’apposition de l’étiquetage en chinois selon les cas. Il sera néanmoins obligatoire d’indiquer, à côté des échantillons et en langue chinoise, des informations sur les noms de produits, leur date d’expiration, des messages d’alerte, les méthodes de consommation, etc.

Le 22 décembre 2017, le Ministère chinois de l'Agriculture a annoncé la révision de 4 règlements sur les OGM. Les révisions concernent l'évaluation de la sécurité, l'étiquetage, les importations et l'administration de ce type de produits.

Selon la Rabobank, l’empire du Milieu devrait générer 53% de la hausse du marché mondial des produits de la mer au cours des 10 prochaines années. Aujourd’hui, la Chine consomme déjà 37% de la production mondiale de produits de la mer et aquatiques (selon l’OCDE-FAO). En volume, le marché chinois du seafood est 7 fois plus important que celui de l’Amérique du Nord. Au cours des 10 dernières années, il a progressé de 50% pour atteindre 62 millions tonnes. Cette forte hausse résulte de l’accroissement du pouvoir d’achat, de l’urbanisation croissante ; elle a été rendue possible grâce à l’amélioration des infrastructures et le développement du commerce en ligne. Pour les 10 prochaines années, les prévisions tablent sur une consommation par tête de 50 kg / hab. / an en 2026, contre 44 kg aujourd’hui. Certains professionnels de la filière chinoise estiment toutefois ces chiffres surévalués de 25%. Mais la croissance du marché est bien réelle et la production autochtone (aquaculture et pêche) peine aujourd’hui à couvrir les besoins du marché. La Chine, de loin 1er marché pour les produits de la mer pourrait en devenir aussi le 1er importateur. Pour le moment, elle est toujours devancée d’assez loin par l’Union Européenne, les Etats-Unis et le Japon. Ses importations ont progressé de 10% par an entre 2000 et 2015. Si, un tiers des achats chinois sont destinés à une transformation locale en vue d’une ré-exportation (cabillaud, églefin et colin surtout), les produits de la mer destinés à une consommation locale sont en progression : entre 2005 et 2015, les importations chinoises de crustacés ont augmenté de 23% par an.

La Chine a donné son accord pour l’importation de salami, de saucisses de Francfort et de conserves de porc élaborés par Danish Crown. L’agrément, qui suit plus de 9 années de discussions entre la Chine et le Danemark, permet à 2 usines appartenant à la filiale de Danish Crown – Tulip Food Company – d’exporter 6 produits en Chine : pepperoni, salami, saucisses de Francfort, hotdogs, jambon et saucisses en conserve. L’exportation de ces produits en Chine serait évaluée à 42 M USD par an. Le 1er container sera expédié dans les prochaines semaines.

Les importations chinoises de viande porcine fraîche/congelée ont chuté de 25% en 2017 avec un peu plus de 1,2 million de tonnes par rapport à l’année précédente, reflétant le redressement de la production locale. Au cours du 4ème trimestre 2017, les importations de viande porcine ont chuté de 13% par rapport au 4ème trimestre 2016 avec 296 000 tonnes. Cela est la continuation d’une tendance à la baisse des importations depuis le 2ème trimestre 2017. D’après l’AHDB britannique, les principaux pays exportateurs de viande porcine vers la Chine ont enregistré une baisse drastique de leurs ventes, dont le Danemark (-44% entre 2016 et 2017), l’Allemagne (-39%), et les Etats-Unis (-23%). Le Royaume-Uni, cependant, a enregistré une croissance de ses ventes de 6% en 2017, en ayant exporté presque 46 000 tonnes de viande porcine en 2017. Un autre pays mineur à l’exportation, à savoir le Mexique, a enregistré une progression de ses ventes de porc en Chine en 2017. La production domestique de porc en 2017 a dû augmenter de 2% entre 2016 et 2017, grâce à l’extension de grandes fermes d’élevage. Cela a ainsi provoqué une baisse des prix de la viande de porc chinoise, la rendant plus compétitive par rapport à la viande importée. D’après l’AHDB, la production de porc en Chine devrait progresser en 2018, accompagnée d’une réduction des importations. Cependant, dans certains cas, il est plus économique d’importer du porc, car la filière locale qui doit lutter contre le manque d’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, n’a pas accompli encore sa transition. En Général, les abattoirs sont loin des zones d’élevage et l’infrastructure de la chaîne du froid n’est pas encore optimale.

Dans le différend qui oppose les Etats-Unis et la Chine en matière de droits de douane à l’importation de viande de poulet américaine dans l’Empire du Milieu, le pays de l’oncle Sam vient d’obtenir gain de cause. Un panel d’experts de l’OMC a statué que la Chine n’avait pas respecté ses engagements de 2013 de réduire ses droits de douane sur la viande de poulet des Etats-Unis. La Chine dispose de 20 jours pour s’aligner ou pour faire appel. Originellement, en 2011, les taxes à l’import - anti dumping et anti-subvention - étaient de 105,3% et 30,3% respectivement. Après la décision de 2013, la Chine les avait réduits à 73,8% et 4,2% respectivement. Récemment les Etats-Unis ont estimé que les bases de calcul des droits anti-dumping et anti-subvention de la Chine étaient contraires aux règles de l’OMC et ont redéposé une demande auprès de l’Organisation. L’OMC vient de leur donner raison.