Les producteurs de salaisons fumées, séchées et saumurées sont prêts à assurer une rapide expansion de leurs ventes au Japon, où la demande croissante pour de tels produits ne peut pas être satisfaite par les producteurs locaux. Selon l’Association japonaise des Détaillants, l’accroissement de l’offre en jambon cru en provenance d’Europe aiguise l’appétit des consommateurs et nourrit une demande supplémentaire, à la fois dans le foodservice et sur le marché de détail. Alors que quelques firmes japonaises produisent du jambon style Parme, leur capacité de production limitée et la demande de produits authentiques par les consommateurs japonais entraîne une ouverture pour les entreprises européennes. L’association indique qu’il y a de plus en plus d’importations de jambon de Parme, de saucisson et de bacon provenant d’Italie, de France et d’Espagne. « Les Japonais choisissent ces produits et du fromage qu’ils consomment avec du vin - en plein essor au Japon -, et utilisent aussi le jambon de Parme comme ingrédient dans beaucoup de plats, comme les pizzas ». La hausse du nombre des « corners » dédiés spécialement aux viandes de spécialité dans les supermarchés, proposant de l’information et des dégustations ainsi que des emballages cadeaux composés de salaisons sèches pour des occasions spéciales, crée une dynamique et l’apparition d’une catégorie de consommateurs avisés qui demandent de la qualité et de l’authenticité.

Au Japon, la pénurie de main-d’œuvre impose aux entreprises du BTP de recourir à la robotisation et l’automatisation pour certaines tâches. Les chantiers de construction au Japon bénéficient d’une vague d’automatisation en raison d’une pénurie croissante de travailleurs, avec l’introduction de robots pour faire du travail lourd et de drones qui recueillent instantanément des données aériennes. Selon la Fédération japonaise des entrepreneurs de la construction (Nikkenren), il y aura 1,28 million de travailleurs de la construction en moins pour l’exercice 2025 par rapport à l’exercice 2014. Aussi, la société Kajima a commencé à utiliser des camions-bennes sans hommes, des bulldozers et des rouleaux vibrants avec des systèmes GPS sur ses chantiers. A l’aide d’une tablette informatique, un travailleur dirige l’équipement lourd préprogrammé pour effectuer diverses tâches. Shimizu Corp., une autre société de construction majeure, a développé un robot en forme de bras qui soulève des tiges de renfort. Le ministère des infrastructures (MLIT) a précisé qu’il soutiendrait financièrement les projets de travaux publics qui prévoient d’utiliser des drones et d’autres technologies pour rationaliser les travaux.

L’un des plus grands fabricants japonais d’œufs, Ise Foods, s’est montré intéressé à investir en Inde, troisième producteur mondial, d’après la Ministre indienne de l’Agriculture. Selon elle, le Japon est un marché saturé et l’industrie alimentaire réalise 60% de son CA hors du pays, mais seulement 11% en Inde, et seulement 12 sociétés japonaises sont présentes en Inde. Ise Foods est avec 12 millions de poules pondeuses et une production journalière de 20 millions d’œufs l’un des plus grands producteurs mondiaux, réalisant des ventes supérieures à 100 M JPY. La société a de nombreux projets de joint-ventures dans les pays asiatiques. Plus d’informations dans la Lettre de Veille Internationale viandes et produits transformés de mars 2017

Toray vient de conclure avec Safran un contrat de livraison de matériaux composites à long terme. La fibre de carbone pour avion, Toray fournira également des matériaux intermédiaires sous la forme de feuilles. Ce contrat durera 10 ans à partir de 2016. Le contenu n’est pas précisé mais ce contrat permettra à Toray de fournir en priorité à Safran de la fibre de carbone. Safran détient une part importante du marché des moteurs pour avion de moyenne taille comme le Boeing 737, l’Airbus A320. Désormais les avions de petite et moyenne taille devraient plutôt connaître une croissance de la demande. Toray s’associe ainsi à Safran afin d’accroître ses ventes de fibre de carbone. Cette entreprise a également un contrat à long terme avec Boeing et approvisionne Airbus et Embraer. En 2016, son chiffre d’affaires dans la fibre de carbone a été de 118 Mds JPY (environ 9,7 Mds EUR) dont 46% dans le secteur aérospatial.

Le transformateur laitier japonais Morinaga lance aux Etats-Unis, via sa filiale Morinaga Nutritional Foods, une nouvelle marque de yaourts ‘’ALOVE’’, un yaourt contenant des morceaux d’Aloe Vera. Ce produit est disponible depuis plus de 20 ans au Japon. Aux Etats-Unis, ce yaourt de style japonais représente une alternative aux yaourts grecs et aux yaourts de type Skyr. A la recherche d’innovation, les consommateurs réguliers de yaourts et de produits sains avec des ingrédients de qualité, les adultes sont au cœur de la cible.

Certains pays asiatiques ont mis en place un embargo sur les produits de volaille provenant des Etats-Unis, après la découverte d’un cas de virus de la grippe aviaire hautement pathogène H7 dans un élevage industriel de volaille à Lincoln City (Tennessee). L’embargo instauré par la Corée du sud est entré en vigueur le 6 mars. L’épidémie de grippe aviaire de souche H5N6 en Corée du sud et l’abattage de 30 millions d’oiseaux environ a incité le gouvernement sud-coréen à négocier un accord bilatéral vétérinaire qui permettait aux Etats-Unis d’exporter des œufs en coquille et quelques ovo-produits en Corée du sud pour la 1ère fois. L’embargo met fin à ces livraisons mais d’autres produits de volaille et d’œufs sont encore éligibles à l’export. Taïwan, de son côté, a imposé un embargo pour tous les produits à base de volaille en provenance de l’Etat du Tennessee, tout comme le Japon et Hong Kong. Le Conseil d’Exportation de Volaille et des Œufs des Etats-Unis a indiqué que beaucoup de partenaires commerciaux avaient pris des mesures limitées.

Ricoh, Kansai Paint et Sumitomo Bakelite envisageraient de fournir le constructeur Airbus. En effet, Airbus recherche différentes types de technologies telles que la télécommunication dans la cabine de passagers, l’assemblage automatique par robots, la détection de dommages par fibre optique, l’impression en trois dimensions, la peinture environnementale, l’électrification qui remplace l’hydraulique, etc. Ricoh présentera une technologie d’analyse d’images qui améliorera la stabilité du vol, Kansai Paint une peinture qui protège l’environnement et offre une haute résistance. De son côté, Sumitomo montrera des panneaux d’intérieure légers. Ces entreprises participent à l’atelier franco-japonais organisé le 1er mars à Tokyo par la DGAC et le METI (Ministry of Economy, Trade & Industry). Airbus augmente le nombre de ses fournisseurs japonais, qui n’est cependant encore qu’1/5ème de celui de fournisseurs japonais de Boeing.

ANA Holdings va racheter complètement Peach Aviation en augmentant sa prise de participation de 39% actuellement à 67%. Le montant de ce rachat est estimé à environ 100 Mds JPY (environ 8 Mds EUR). Une société de Hongkong et Innovation Network Corporation of Japan détiennent respectivement 33% et 28% de Peach Aviation. ANA va leur racheter respectivement la moitié de leurs actions. Peach va désormais améliorer la valeur de son entreprise en renforçant ses relations avec ANA et envisager la cotation en bourse à l’avenir, ce qui pourrait aboutir à la baisse de ses tarifs aériens. Peach, qui a effectué ses débuts dès 2012, a réalisé un bilan positif en 2014 pour la 1ère fois comme compagnie japonaise aérienne à bas prix. L’alliance avec ANA lui permettra également de rationaliser l’approvisionnement en carburant. En effet, la hausse du prix du pétrole commence à impacter les activités des compagnies aériennes à bas prix.

Kawasaki Heavy Industries (KHI) va construire cet été une nouvelle usine de fuselages du nouvel appareil Boeing 777x dans l’enceinte de son site de Gifu afin de produire des panneaux extérieurs. Les activités concernées seront désormais partagées entre son usine de Nagoya, qui sera réalisée avant la fin du mois de février, et cette nouvelle usine de Gifu. Le montant de son investissement dans ces 2 usines sera de l’ordre de 25 Mds JPY (environ 208 M EUR). L’usine de Gifu assurera la fabrication de panneaux et l’usinage de châssis, alors que celle de Nagoya sera en charge de l’assemblage final à l’aide de ses propres robots et de riveteuses automatiques. Dans le même temps, KHI fabrique des portes des soutes à bagages dans son usine de Lincoln aux Etats-Unis. Le 777X est le successeur du 777, et une première livraison est prévue pour 2020. KHI, dont le carnet de commandes s’élève déjà à 320 unités, démarre la production en 2017.

Le premier train de marchandises en provenance de Chine est arrivé à Londres en passant par le Kazakhstan en seulement 18 jours ! Il a parcouru 12000 Km et traversé le Kazakhstan d’Est en Ouest, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne, la Belgique et la France. L’Angleterre est le 18ème pays européen avec qui la Chine a établi une liaison ferroviaire directe via le Kazakhstan. Ce mode de transport est plébiscité par la Chine via le projet de Nouvelle Route de la Soie qui permet de livrer les marchandises chinoises en Europe occidentale en 2 semaines, par rapport au mois et demi nécessaire par la voie maritime. Ces connections ont été rendues possible grâce à l’ouverture du port sec de Khorgos au Kazakhstan.

L’aéroport du Kansaï a annoncé que le nombre de passagers s’est élevé à 25 230 000 personnes en 2016, soit une progression de +9% par rapport à l’année précédente. Il s’agit d’un niveau record enregistré pour la 2ème année consécutive. Ceci est essentiellement attribuable au développement de lignes, notamment sur les pays de l’Asie. Le nombre de passagers, y compris ceux de l’aéroport international d’Osaka (aéroport d’Itami), qui gère l’aéroport du Kansaï, a totalisé 40 160 000 personnes, soit une augmentation de +6% par rapport à l’année précédente. C’est la 1ère fois, depuis 1994, date de l’inauguration de l’aéroport international du Kansaï, que le nombre a dépassé 40 millions de personnes. 18 760 000 personnes ont voyagé sur les lignes internationales (+ 15%) dont 12 170 000 voyageurs étrangers. L’aéroport du Kansaï est géographiquement proche de l’Asie. Des compagnies aériennes en profitent pour ouvrir de nouvelles lignes.

Le gouvernement japonais demande aux collectivités locales et aux opérateurs de croisières de participer aux plans d’aménagement des ports pour croisières. L’Etat et les collectivités locales se chargent ensemble de la construction des quais, et les opérateurs s’occupent de la construction des terminaux de passagers. Le ministère de l’Aménagement japonais (MLIT) lance, dès à présent, des appels d’offres public-privé, auxquels ont déjà répondu Nippon Yusen avec la ville de Yokohama pour le projet de réhabilitation de « Osanbashi International Passanger Terminal ». Aussi, Royal Caribbean Cruise à Kumamoto, Carnival à Sasebo et Genting à Shimizu ont présenté un plan d’aménagement aux côtés des collectivités locales. Selon le MLIT, le nombre de touristes visitant le Japon en croisière a atteint environ les 2 millions de passagers en 2016, représentant une augmentation de 80% par rapport à l’année précédente. Les opérateurs étrangers ont tendance à passer plus sur les ports japonais.

Mitsui a dévoilé son projet de se lancer sur le marché ferroviaire au Royaume-Uni. Dans ce cadre, la maison de commerce japonaise a obtenu de la Nederlandse Spoorwegen 40% des intérêts de ses principales lignes qui relient notamment Londres à Cambridge pour un montant estimé à plusieurs milliards de JPY (1 Md JPY = environ 8 M EUR). Il s’agit du réseau ferroviaire East Anglia, qui couvre environ 1 600 km de lignes. De nombreux laboratoires et entreprises du secteur de la technologie de l’information se trouvent le long de cette ligne et sur laquelle la démographie de la population connaît une croissance. La Nederlandse Spoorwegen et Mitsui devraient désormais renouveler 1 000 véhicules anciens sur les 1 200 et revoir les horaires de trains afin d’améliorer le confort des passagers. Le contrat de Mitsui durera jusqu’en 2025. Mitsui espère doubler le nombre de voyageurs qui est actuellement de 350 000 personnes par jour.

Deux des plus grands conglomérats japonais prévoient une expansion de leurs chaînes de fast-food spécialisées en boulettes de viande en Chine afin de compenser la faible croissance du marché japonais saturé. Le conglomérat alimentaire « Zensho Holdings Co » espère répéter le succès de l’autre chaîne japonaise « Yoshinoya » qui sert, aux travers de ses restaurants fast-food, des plats de viande de style asiatique, comme les boulettes de bœuf gras et de tranches de poulet servies avec du riz. Zensho prévoit d’ouvrir 160 restaurants en Chine en 2017, sous l’enseigne « Shi Qi Jia » (opérant sous l’enseigne « Sukika » au Japon). Yoshinoya, de son côté, a ouvert 3 points de vente ce mois-ci dans des zones éloignées de Pékin anciennement populaires : Fengtai, Huairou et Changpin qui sont devenues aujourd’hui des cités dortoirs. Plus d’informations dans la Lettre de Veille Internationale viandes et produits transformés de janvier 2017

L’Italie a demandé au Japon que le Jambon de Parme soit reconnu en tant qu’Indication Géographique Protégée. C’est la 1ère fois que le Japon reçoit une telle demande de la part d’un produit étranger, depuis qu’il a introduit son nouveau système d’indications géographiques. Actuellement, une période de consultation a démarré, afin que les parties intéressées donnent leur opinion. Cette période devrait se terminer le 7 mars prochain. En août 2007, le Jambon de Parme a été enregistré comme marque régionale collective auprès de l’Office japonais des Brevets. Cependant, la garantie d’une Indication Géographique est bien plus sûre qu’une marque, puisque c‘est le Ministère de l’Agriculture japonais qui est en charge de rechercher toute violation.

De nouveaux matériaux japonais sont désormais utilisés pour les principales pièces du moteur d’avion de la prochaine génération. En effet, General Electric utilise la fibre de carbone de silicium pour son dernier moteur. L’alliage d’aluminium est de plus en plus remplacé par le plastique renforcé par fibre de carbone pour les ailes et le fuselage. Le taux d’utilisation de ce type de plastique dépasse déjà 50% dans les avions de moyenne et de grande tailles d’Airbus et de Boeing. Les entreprises japonaises détiennent 70% du marché du plastique renforcé par fibre de carbone. De surcroît, à ce jour, seuls les deux japonais Ube Industry et Nihon Carbon sont capables de fournir la fibre de carbone de silicium. Ube compte construire une nouvelle usine afin de multiplier par 20 sa capacité à 200 tonnes par an. De son côté, Nihon Carbon, qui vient d’accroître sa capacité annuelle à 10 tonnes, est prêt à prendre participation dans une usine que GE démarrera aux Etats-Unis d’ici 2019.

Les fusées japonaises seront désormais diversifiées. En effet, le gouvernement tente de rendre plus attractif le secteur des fusées qui dépendait jusqu’ici du secteur public. Le succès des lancements de différentes fusées devrait permettre l’expansion des affaires spatiales pour les années à venir. La JAXA (Japan Aerospace eXploration Agency) est prête à lancer dès le printemps prochain la fusée « compacte Epsilon 3 » qu’elle a développée en collaboration avec IHI en investissant environ 20 Mds JPY (environ 163 M EUR). Elle avait déjà lancé avec succès « l’Epsilon 2 » en décembre dernier. Le gouvernement prévoit de lancer 10 fusées de ces deux types « d’Epsilon » d’ici 10 ans. Des entreprises privées lanceront, à leur tour, leurs fusées à partir de mars. Inter Stella Technologies, start-up locale, lancera ainsi pour la 1ère fois, comme entreprise privée, une fusée qui atteindra 100 km d’altitude. Le succès de ce lancement devrait encourager d’autres entreprises privées à se lancer dans le domaine spatial.

Kawasaki Heavy Industries (KHI) construira une nouvelle usine de MRO dans l’enceinte de son site d’Akashi (préfecture de Hyogo) dès 2018 en investissant environ 10 Mds JPY (environ 82 M EUR). KHI avait en effet dévoilé son intention de se lancer dans le domaine de la MRO de moteurs d’avions civils et de traiter notamment le PW1100G-JM, moteur développé conjointement par l’américain P&W et le japonais JAEC, et embarqué dans l’A320 neo. La demande devrait croître plus vite que prévu, ce qui a amené KHI à commencer l’activité dès 2021. L’usine d’Akashi sera ainsi construite et équipée désormais de tous les équipements nécessaires pour la maintenance et la réparation du moteur. La société effectuait déjà les activités de MRO pour le compte du ministère de la Défense japonais. Avec le secteur civil, elle espère accroître son chiffre d’affaires à 3 000 Mds JPY (environ 2,5 Mds EUR) en 2025 en matière de MRO pour les moteurs d’avions.